La plus connue reste The Vegetable Orchestra. Basé à Vienne (Autriche), ce collectif de 11 artistes se produit depuis 20 ans, en s’amusant à créer ses instruments avant chaque concert en fonction du marché, et jouant tous les styles de musique (free jazz, fusion, classique…). Pas de gâchis : tout fini en soupe, dégustée avec la troupe.
En France, le sculpteur-musicien d’origine belge Eric Van Osselaer a créé Orgabits en 2006, et a fait découvrir en France, Belgique et Allemagne la pastèque-grosse caisse aussi bien que l’aubergine-castagnette. Dans ce qu’il nomme joliment son “potager sonore”, il réussit même à faire swinguer les feuilles de poireau ! Enfin, le Japonais Junji Koyama est devenu en douze ans une star de YouTube (30 000 abonnés, plus de 18 millions de vues cumulées), avec ses vidéos dans lesquelles il montre comment créer un ocarina avec une aubergine ou joue des chants de Noël à l’aide d’un brocoli… ou des musiques de jeu vidéo à l’aide d’un radis blanc.
Courgette, panais et carotte se creusent (avec perceuse et foret, pour éviter de les briser) et se métamorphosent en instruments à vent, du pipeau à la flûte de Pan. Les feuilles, poireau ou endive, se roulent et peuvent servir de sifflet. Les plus gros spécimens, type courge, jouent plutôt les percussions, quitte à utiliser d’autres légumes (carotte par exemple) en guise de baguettes. Les fils tendus du céleri le transforment en instrument à corde type guitare, et les poivrons offrent de nombreuses possibilités, du maracas à l’ocarina. Quant aux courges, elles ont toujours été utilisées de façon traditionnelle : les coloquintes (petites courges amères biscornues, impropres à la consommation humaine) deviennent en séchant de vrais maracas, et la calebasse africaine, instrument à percussion, est fabriquée à partir d’une cucurbitacée séchée.
En revanche, la tomate ne sert guère, car trop molle… et il est malvenu de la lancer sur ces musiciens talentueux et imaginatifs : sa place reste donc dans votre assiette plutôt que sur scène !